Tout commence dès le vendredi matin ou la pression commence tout doucement à monter... Il s'agit de bien préparer le matériel pour être sur et certain de ne rien oublier car après, il sera trop tard... Petit à petit le vélo s'est orné d'accessoires tout au long de l'année et est désormais prêt pour cette dernière épreuve de ma saison 2013...
Un problème se posait il y a quelques semaines : comment transporter le vélo jusqu'à Aix dans le train sans être victime de casse ou désagrément en tout genre... Problème rapidement réglé grâce à mon poto Antony du magasin Ze BikeShop (75 rue Royale à Versailles ) :
Première fois que j'utiliserais mon bag Scicon pour balader mon bike, et ben c'est archi pratique et quasiment indispensable...
Ensuite vient le temps de préparer toutes les affaires pour la course, et là moins de stress, c'est la même routine que tout le reste de l'année... Pour ne rien oublier, je visualise la course : D'abord, la natation, donc on prépare la combinaison, les deux paires de lunettes, le bonnet... Vient le vélo, donc on emballe les chaussures de vélo, le porte dossard, une serviette pour s essuyer en sortant de l'ean, le casque et les lunettes... Puis pour finir la partie course à pied : ma paire de running de compet', ma visière, une paire de chaussettes basses et légères... ensuite on rajoute un maillot cycliste au cas ou il fasse froid ( on espère que non) , la trifonction... et le matériel de course est prêt... On prévoit les bidons pour la course avec la boisson qu'on préparera sur place, on fait cuire le gâteau sport pour le petit déjeuner de dimanche matin... quelques fringues pour passer 3 jours sur place... on oublie pas ses papiers d'identité, ses billets de train, sa réservation d'hôtel... un truc important aussi, prévoir un chargeur de téléphone sinon ça craind pour avoir ses proches avant et après la course... Il est déjà tard et forcément on à l'impression d'avoir oublier un truc mais on ne sait pas quoi, alors malgré l'heure tardive on refait le scénario encore et encore... Je finirais par rajouter une bombe de WD40 pour graisser ma chaine de vélo le lendemain avant de le déposer dans le pavillon à vélo...
Finalement, dès le vendredi soir, on ne dort pas bien, parceque la tête est déjà la bas...
Le samedi matin, réveil à 5h30, petit déjeuner habituel, dernier tour dans le sac pour s'assurer une énième fois d'aucun oubli... "Le sac jaune" est bien rempli... Mon train partira de Garde de Lyon à 9h07... Départ donc de Vélizy à 7h15... Oui je sais , je prévois toujours large pour pas stresser... Voiture en break, tout rentre nickel :)
Le train est à l'heure, et sur le quai, bizarrement, je vois beaucoup de valises à vélo... chaque propriétaire se jettent un coup d'oeil avec un sourire aux lèvres discret, tout le monde sait de quoi il retourne, on est tous la pour la même chose...
Arrivé dans le train, aucune zone n'est destinée aux "gros bagages" donc les vélos devront rester dans le couloir, gênant le passage de tout le monde, et les gens commencent à se demander ce qu'il se passe dans ce train avec toutes ces grosses valises et sacs difformes qui trainent dans les couloirs... Finalement, mon vélo s'est fait un copain pendant le voyage...
Le voyage se passera très bien et très vite, une petite sieste, et forcément on parle triathlon dans le wagon...
Arrivé en Garde TGV d'Aix en Provence à 12h14, pile poil à l'heure...
Le contre la montre commence : il faudra récupérer mon dossard avant 14h en centre ville d'Aix sur le Cours Mirabeau... Heureusement Gégé et Titine me récupèrent à la gare... Les Bandolais sont tout bronzés, de bonne humeur et déjà tout excités par l'ambiance de course qui monte petit à petit...
Direction le centre ville, on finira par retirer nos dossards dans les temps, vers 13h... Le prochain checkpoint sera de déposer le vélo et le "Sac Bike" à Peyrolles , lieu du départ de la course, le tout avant 16h... Donc avec mes deux joyeux lurons, petite pause sur le Cours Mirabeau en terrasse pour se faire un déjeuner au soleil
Finalement, direction le Lac de Peyrolles en Provence, remontage des vélos, petit test sur route pour vérifier que rien n'est déréglé, pose des autocollants sur le vélo, sur le casque, préparation du "Sac Bike"... Dépose du vélo à 15h30 dans le parc déjà bien peuplé, recouvert par une petite couverture pour protéger du chaud l'après midi, de la pluie la nuit ( au cas ou) et éviter les tentations éventuelles de gens pas très bien intentionnés... Je prendrais le soin de dégonfler mes pneus pour éviter la mauvaise surprise d'un pneu éclaté du à l'importante température...
Finalement 16h arrive... La prochaine étape sera de revenir dans le centre ville d'Aix pour déposer le "Sac Run" avant 18h... A ce moment là, on fait jonction avec la quasi totalité du reste de la meute : Gillou, mon Ptit Saumon et sa Ptite Saumonette... Ne manque que Fabien qui est probablement à l'apéro avec ses copains flics du 13 :)
Petit repérage du Lac de Peyrolles, du positionnement des bouées... et là, le doute me gagne... La première bouée, située à 1000m me semble à l'autre bout du monde... Est ce que je n'aurais pas fait une connerie de m'inscrire à cette course... L'image de cette bouée si lointaine va me hanter toute la soirée... Du coup, je préfère me barrer de la et aller finir de déposer les affaires dans les temps pour décompresser au plus vite...
Finalement, le "Sac Run" sera également déposer en temps et en heure à proximité de la Rotonde en bas du Cours Mirabeau... L'heure tourne tellement plus vite dans ces cas là qu'au boulot, c'est dingue...
Prochaine étape, récupérer nos chambres d'hôtel ... Pour moi ce sera fait en moins de 2 minutes alors que Gégé et Titine auront eu quelques petits désagréments... le receptionniste leur annonce que leur réservation aurait été annulée... Du coup, a force d'insister, ils seront reclassés en suite supérieure, la classe...
A peine le temps de mettre des trucs au frigo dans mon petit studio, me mettre à l'aise, defaire mon sac, il est 19h, heure de rendez vous que nous avions convenu pour prendre le dîner tous ensemble pour finir de se charger les jambes pour demain...
Gégé, ce bout en train assurera l'ambiance... Il aura invité des amis sudistes a nous rejoindre accompagnés de leur fille, Barbara, qu'il ne cessera de mettre mal a l'aise et de pousser dans mes bras...
Sur le chemin du restau, on se rend compte que l'évènement IronMan à été bien médiatisé dans le coin...
Finalement, Gillou avait mal mis ses lunettes et nous qui cherchions un restaurant pour y manger des pâtes nous a dégoté un restaurant de crêpes... rien à voir... Super boulot Gillou...!!! Ceci dit, la place était conviviale et l'ambiance à été démente, on a ri en n'en plus pouvoir, à ce moment la, on avait presque oublié la course... les soirées entre amis, c'est magique...
Bon niveau diététique sportive, on était à la rue : Wiskhy en apéro, Triple burger frites avec une bière en plat, et un fromage blanc au miel en dessert (pour pas dire que j'aurais eu tout faux de A à Z )...
Sur le retour vers l'hôtel, la pression remonte, et on commence à échanger nos pronostics, nos prévisions, nos espérances... Personnellement, en tant que débutant et First Timer, j'ambitionne un scratch en 5h30' avec une NAT en 40', un vélo en 3h et une CAP en 1h40 plus les transitions... Les copains me trouvent trop frileux et me disent que je devrais être entre 5h et 5h15' plutôt... Gillou me dit que je sortirais de l'eau sous les 30'... Je me dis alors qu'il à du trop forcer sur la binouze au restau... On parle également de nos développements à vélo et de la dénivelé du parcours avec le fameux Col du Cengle ( et non pas le Col de la Glande comme j'ai cru qu'il s'appelait:) ) Ca me rassure, je ne suis pas le seul sous pression :)
Arrivé à l'hotel, chacun regagne sa chambre... Préparation rapide des affaires pour gagner du temps au réveil et hop, on met le jambon dans le torchon car le repos, c'est primordial, on le sais bien... Extinction des feux à 23h
Réveil à 5h00... enfin ça c'est la théorie... en réalité j'étais debout à 4h45 parceque pu possible de dormir... Je me sens fatigué et mal réveillé mais je sens que mes jambes ont rarement été aussi prêtes...
Un tiers de Gateau Sport, comme préconiser... avec des petits gâteaux...et du lait pour faire passer... Le petit déj très léger à base de 800kcal quoi...
Le départ vers Peyrolles est fixé à 6h00... La Ptite Saumonette nous amènera, Gillou, Gégé et Moi et sera l'une de nos deux PomPom Girls officielle avec Titine sur le bord des routes...
On se gare sur un parking improvisé à 1km du Lac... il parait qu'il fait 14°, mais on se les caille pourtant... il fait encore noir à 6h45 quand on entre dans le parc à Vélo... Le parc devra être évacué au plus tard à 7h20, donc on ne traine pas... On regonfle les pneux du vélo, on se met en tenue, on enfile la trifonction, on ouvre les barres de céréales et les pates de fruits dans la sacoche sur le vélo pour pas galerer plus tard... on remet le compteur vélo à 0...
On met toutes nos affaires "civiles" dans le "Sac Streewear" que l'on déposera dans un grand carton pour les récupérer dès la fin de la course...
7h20 : Evacuation du parc à vélo, la speakerine commence à nous chauffer, le tout en musique... la pression monte monte monte....
Direction la plage de départ... Certains ont encore 10 min pour s'échauffer dans l'eau, moi, j préfère m'étirer sur la plage au sec pour éviter de me les geler pendant 35 minutes... pas folle la guêpe...
7h45 : Départ des 65 triathlètes professionnels...
7h47 : Départ des 13% de triathlètes féminines, c'est déjà impressionnant, et c'est rien comparé à ce qui vient...
Ma catégorie, les Hommes de moins de 40 ans se positionne sur la plage pour prendre le départ à 7h57
Et là je me dis : "Mais comment ces plus de 600 personnes étalées sur 200m vont elles pouvoir passer entre les deux bouées de départ espacées de 50m ???" ...oh punaise l'adrénaline, je la sens la...
Ma stratégie pour ce matin : Partir le plus à gauche possible dans les premières lignes et partir fort pour éviter la castagne au maximum... mais d'ici là, je regarde l'horizon, je ne pense à rien, je respire profondément... Je trouve pour une des premières fois dans ma vie, la sérénité totale... ma tête est vide, je ne sens plus le froi, je n'entend plus le bruit autour de moi... Et dans ma tête je me répète :"Fais toi plaisir, fais toi confiance, fais de ton mieux..."
Je rouvre les yeux et pan c'est le départ... c'est parti pour 1900m de natation, je déclenche ma montre pour la première fois en compet' de la saison... :
Comme à mon habitude, je pars assez vite, je respire en 2 temps, respiration à gauche... A mon immense surprise, je glisse très bien, ça ne bouchonne plus après même pas 100m... Presque pas pris de coups... Je me force à ne penser à rien d'autre qu'à mes mouvements de bras... aller chercher loin devant, pousser loin derrière, bien me laisser glisser, bien respirer... A mi chemin de la première bouée (la troisième sur le schéma), un kayak me met un coup de pagaie sur la tête parceque je suis trop à l'intérieur du tracé, je corrige aussitôt et vise la bouée du bout que j'aperçoit enfin...
Rapidement j'arrive à cette première bouée qui me semblait si lointaine... Je ne me sens même pas entamé, mais ce n'est que mi-course, pas question d'en rajouter encore... Je vois du monde un peu devant moi , mais personne sur les cotés, impossible d'aller drafter ou que ce soit donc je nage à ma patte... Le retour me semble aussi rapide que l'aller et je ne ressent toujours pas de fatigue dans les bras ni dans les jambes que j'ai préservées... La double bouée d'arrivée est à quelques mètres, je me mets à battre des jambes vigoureusement pour accélérer et surtout éviter la sensation de vertiges en repassant sur mes jambes... je continue de nager jusqu'au dernier mètre et me relève finalement... je stoppe le chrono Natation et je vois 29'17"... La je me dis que j'ai mal vu, je re regarde... toujours 29'17"... Et merde mon Polar à pris l'eau il est pu étanche... sauf que pas du tout, il marche très bien et j'ai réellement fait moins de 30'... au lieu des 40' prévues... Du coup, gros coup de "Moraline", je commence à virer le haut de ma combinaison gentiment, sur le tapis de 500m qui mène au parc à vélo... je souffle bien pour attaquer le vélo en aisance ventilatoire, donc je ne double pas mais je ne me fais pas doubler...
Arrivée dans le parc à vélo, première difficulté, trouver son "Sac Bike" parmi les 1700 autres...
Je ne m'en sors pas trop mal... Première fois de ma vie également que je m'assois sur une chaise pour ma transition... je vire la combinaison, le bonnet et les lunettes... je sort mon casque, mes lunettes et mon dossard du sac ainsi que mes chaussures de vélo, et je mets dans le sac ma combinaison mon bonnet et mes lunettes... je me prépare rapidos et décide au dernier moment de mettre tout de suite mes chaussures vélo plutot que de les mettre au pied du vélo, improvisation totale... Mon vélo est bien placé dans le parc et très facile à trouver...
Du coup c'est parti pour l'épreuve cycliste de 90km :
La dénivelé annoncée est de 1100m sur 90km avec quelques petites bosses sympathiques donc le col du Cengle qui inquiète à priori pas mal de monde...
Rapidement mon périple s'annonce mouvementé... Les 20 premiers kilomètres sont ombragés, on est encore mouillés et il y a un ptit brin d'air... Mes jambes sont bouillantes et elles ne demandent qu'a appuyer fort, je commence déjà à reprendre des paquets... Les féminines parties 10 minutes avant nous tombent comme des mouches déjà...
17ème kilomètre, première côtelette... et la c'est le drame... j'entend un bruit d'éclatement puis de fracas derrière moi... y a de la casse c'est certain... je regarde mon pneu arriere puis avant, pas de crevaison, je regarde rapidement derrière moi... Mon bidon technique avec ma chambre à air de secours , mes demonte pneus et mon outil multiple vient d'exploser probablement à cause de la différence de température j'imagine et il est parti comme une fusée à quelques mètres en contrebas... Inenvisageable d'aller le récupérer, je poursuis donc en sachant pertinemment que le moindre pépin pneumatique ou la moindre rupture de chaine sera synonyme d'abandon forcé... la pression monte d'un coup... le compteur m'indique des vitesses rapides qui me satisfont largement... je parcours plus de 34km la première heure incluant les deux première bosses... Ensuite un groupe de costauds se forme... à la limite extrême du drafting... Mon carton noir écopé au Mans me revient en tête, et il est hors de question de faire cet IronMan avec une aide extérieure donc je vais immédiatement me positionner en première place du groupe pour être à l'abri de la moindre sanction... je me permet même de mettre quelques dizaines de mètres pour être serein... Arrive un grand rond point vers le 40ème kilomètre... Deuxième drame... une bambasse joue de la musique avec des PomPom Girls... je leur fait un grand coucou et tourne à droite sur le rond point au lieu de poursuivre tout droit... circulation coupée, impossible de regagner le bon chemin immédiatement, je perds environ 1 minute... Quel idiot... je décide de tenter de revenir sur le groupe qui m'a désormais passé et que j'ai encore en point de mire à l'horizon mais ce sera en vain... Pas question de tout grillé maintenant il reste trop long à parcourir... ma chance est passée... ceux là roulent ensemble illégalement et je sais que seul derrière on ne revient pas dans ces conditions... Mon compteur me montre pourtant une vitesse que je n'espérais pas... je double mes premières Triathlètes féminines Professionnelles... arrive le Col du Cengle au 70ème km environ... 3,5km d'ascension qui cassent bien les pattes... Mais bon sang, on en prend plein les yeux depuis le début... Le paysage est paradisiaque, on sent pu ses jambes forcer tellement on se sent bien dans ce décors...je reprend quelques concurrents en déroute, je pense être assez efficace dans cette portion... l'allure rescend progressivement jusqu'à un petit 12km/h au moment le plus difficile...
Je me force à ne pas me cramer comme j'ai l'habitude de faire en me rappelant les conseils d'Antony :" il y a beaucoup de temps à gagner dans les descentes et en relançant dès le sommet, chose que peu de gens arrivent à faire"... Du coup , arrivé en haut, ni une ni une, boum je met une bonne couche... je remonte rapidement sur le gros plateau que j'avais abandonné au milieu de la côte, et là , troisième drame, mon plateau ovale fait des siennes et je déraille... je me range , met pied à terre, et je parviens, par je ne sais quel miracle à remettre ma chaine du premier coup en ne me mettant presque pas de graisse sur les doigts.... et la j'entend un cri : " Oh putain....!!!!" , un mec me fonce dessus avec un casque Aéro et une roue lenticulaire.... il regardait probablement son compteur et ne m a vu qu'au dernier moment.... A quelques cm près il me percutait et la c'était la fin des haricots vu sa vitesse qui était déjà probablement aux alentours des 60km/h en début de descente... Je regrimpe sur mon bike en me disant qu'il faudra bruler un cierge à l'arrivée... je suis sous une bonne étoile aujourd'hui , c'est un signe... La , j'entame une grosse descente droite au début, sur les prolongateurs avec une petite pointe aux alentours des 70km/h, puis sinueuse, ou je leve le pied, et grimpe fort sur les freins dans les virages tout en relançant aussi fort que possible en sortie de virage...
Il reste 10km environ et la je commence à être hanté par l'idée de crevé trop proche du but...les km défilent rapidement, arrivée dans Aix en Provence, ça devient sinueux, la foule commence à se densifier... sans m'en rendre compte j'ai un grand sourire aux lèvres, je sais que j'ai fait un super vélo avec une moyenne à plus de 35... J'enlève mes pieds de mes chaussures et je ne vais pas tarder à poser le vélo... Emporté par mon euphorie je ne pense pas à regarder mon temps à vélo mais je crois être en moins de 2h40' contre les 3 heures que j'envisageaient...
Arrive la ligne de pied à terre, je cours pied nus sur la route et un bénévole ne tarde pas à me prendre mon vélo... on se sent un peu comme une star dans ces conditions la... récupération du "Sac Run" :
Echange du casque contre une paire de chaussettes, une visière et mes runnings... on jette le sac qui contient désormais le casque à un bénévole et c'est parti pour la dernière partie de la course, la course à pied et un semi-marathon...
4 boucles de 5,3km avec deux ravitos possibles par boucle... Passage dans le centre ville sur le Cours Mirabeau, et dans un parc boisé avec un relief assez prononcé et des changements de surface, terre, graviers, herbe...
Les conseils glanés avant la course d'anciens finishers de l'épreuve étaient unanimes, la course à pied est difficile, exigente, il ne faut pas partir trop vite pour éviter la catastrophe...
Je fais un premier tour en 22'32", et la confirmation est nette et sans bavure, ça va être long et dur... Je récupère mon premier chouchou , signe que la première boucle est bouclée... et le second tour commence, l'allure ralenti irrémédiablement, mon moral est en berne, je ne cesse de me faire doubler par des athlètes très doués en course à pied... Mes jambes deviennent lourdes et ne vont pas à l'allure que j'aimerais... La chaleur commence à faire des dégats déjà et je profiterais des 8 ravitos possibles en mixant Coca et eau ...Deuxième boucle en 24'56" , deuxième chouchou récupéré... une véritable foule se masse sur la Rotonde pour nous encourager, c'est très impressionnant, un speaker assure l'ambiance et là j'entend Allez Juju , Allez Juju et en levant la tête j'aperçois Titine et la Ptite Saumonette qui tappent des mains... Mon visage leur fait comprendre que je suis au fond du trou, cette course à pied est pénible... Je passe à proximité de l'arche d'arrivée sur la Rotonde et j'aperçois le chrono... 4h08' depuis de départ... le deal est simple, j'ai l'occasion pour mon premier 70.3 de finir en moins de 5 heures si je parviens à faire 2 boucles en 52 minutes, soit 26' par boucle , c'est à dire grosso modo 12km/h ... Ca , ça me parler d'habitude c'est mon allure de footing ça, mais la à cette vitesse je souffre... Faudra être fort et on verra à la fin de la troisième boucle si je suis dans le tempo... 5,3km plus tard je fini la troisème boucle en 27'13... gros coup de pompe...je ne pense pas à regarder le chrono de l'arche d'arrivée, mais le calcul est simple j'ai été trop lent et je devrais faire la dernière boucle en 24' pour en finir sous les 5 heures... J'essaye de forcer autant que possible sous les applaudissements de Titine et Laurence qui me redonne un peu de jus pendant quelques secondes... et là je commence à avoir de drôles de sensations dans la cuisse gauche... Les crampes ne sont plus loin, je peux presque les sentir arriver... J'évite prudemment les trottoirs, les changements de foulées et de direction trop brusques, il faut que ça tienne... le gel coup de fouet pris au tour précédent commence à faire effet... je sens que je suis plus vite que le tour précédent, il faut y aller, c'est hors de question maintenant de finir au dessus des 5 heures bon sang... je rassemble mes dernières forces en essayant de me détendre pour ne pas cramper, je récupère le dernier chouchou synonyme de couloir d'arrivée dans 500m... Dernier passage devant les supportrices, les enfants tendent les mains pour qu'on leur tape dedans, le sourire est revenu, je souffre mais à ce moment là , je ne le sens plus, je vois la ligne d'arrivée, les gens applaudissent dans un immense vacarme... Sans le savoir j'ai fais la dernière boucle en 25'12"...Je double un concurrent au panache au train sans le vouloir à 100m de la ligne d'arrivée, et 10 secondes plus tard , piqué au vif, il décide de m'aligner au sprint... je lève les yeux et je vois le chrono de l'arche d'arrivée : 4h49' et des bananes... c'est quoi le délire?! en fait 2 tours auparavant, il devait s'agir du chrono d'une Féminine partie 10' avant moi et là tout s'expliquerait... Du coup, une vague de bonheur m'envahie, je laisse mon concurrent sprinter, je m'en fou je suis pas à une place prêt d'autant qu'il n'est pas dans ma catégorie...
J'entend le speaker qui annonce mon nom et mon temps... je lève les bras fièrement, mesurant à peine la performance que je viens de réaliser, dans un état second de bien être... quelques mètres plus loin, on me tend deux bouteilles d'eau, et la souffrance me rattrape ... je sens que je ne redescend pas dans les tours comme à l'habitude, l'essoufflement persiste, je bois les deux bouteilles en quelques gorgées, le soleil tappe fort et je suis probablement en déficit hydrique... j'essaye de mettre mes mains sur les genoux pour reprendre mon souffle, mais mes jambes sont trop trempées, glissantes, et mes bras n'ont pu la force de s'aggriper dessus... je récupère ma médaille et mon polo de Finisher, et je fonce masseoir sur un banc...après 5 minutes ça va mieux, le souffle est revenu mais en me relevant les jambes sont en coton et douloureuses... je me précipite vers l'espace "massages gratuits"... une bénévole me massera les jambes environ 30minutes et en me relevant, la douleur est partie et je remarche presque normalement... une vraie magicienne...
Direction le buffet ravitaillement d'arrivée... et là c'est orgiaque... d'habitude rien ne passe après une course parceque je n'ai pas faim... mais la c'est différent... Là je sens que ça va passer parceque j'en ai besoin...!!! Big Time... Pizza, pilons de poulet aux épices, quiche lorraine, madeleines, raisins, orange, bananes, chocolat... je me gave et bois 3 verres de Coca... je me force à pas manger plus sinon je vais dépouiller leur buffet gargantuesque... ça tombe comme dans un puit sans fin...
Mon Ptit Saumon me rejoind dans l'ère d'arrivée, suivi par Gillou , Puis Fabien et enfin Gégé... on se congratule et on est tous fiers les uns des autres et fiers de nous mêmes également car tous auront aujourd'hui battus les temps envisagés...
Il est désormais temps de récupérer les "Sacs Streetwear" pour se changer :
On se regroupe tous pour retrouver nos PomPom Girls de Choc... et prendre une petite photo de groupe:
Le reste de la journée se déroule très vite, encore tout excités que nous étions... retour à l'hôtel , douche, remballage des vélos, des sacs... Les ptits Saumons nous quitteront pour prendre leur train vers 18h, Gillou aura le sien vers 20h...
Gégé, Titine et moi nous rendons au Pasino d'Aix , ou se tiendra la cérémonie de remise des prix ainsi que des slots pour les championnats du monde... Il m'avait semblé qu'étaient mises en jeu une place qualificative par catégorie d'âge donc celà n'est jamais entré en ligne de compte dans ma course, mais ce soir, je me rend compte que pour ma catégorie d'âge, seront distribuées 8 places qualificatives... je me suis classé 23ème de ma catégorie donc bien loin de la 8ème place... Sauf que j'allais participé à ma première cérémonie et que finalement, mes nerfs n'auront pas finir de souffir aujourd'hui... On commence par les catégories d'age les plus élevées... Le tour de la catégorie de Gégé arrive... il s'est placé 4ème dans sa catégorie, et 1 place est distribuée... Le vainqueur prendra la place sans hésiter, Gégé n'ira donc pas à Mont Tremblant disputer les Championnats du Monde de 70.3 en 2014...
La catégorie précédant la mienne arrive... 9 places à distribuer... beaucoup d'absents à la cérémonie, quelques refus pour ces places.... finalement la 9ème place sera attribuée au 26ème de la caté... Oh bon sang , si ma caté se déroule de la même manière, mon nom pourrait être cité et j'aurais 5 secondes pour accepter ou refuser... Finalement, moins d'absents, aucun refus, la 8ème place sera attribuée au 15ème... j'échoue donc à 8 places ( et 10minutes en temps de course ) des Championnats du Monde 2014... tampi , je n'étais pas la pour ça... une prochaine fois peut être :)
Un buffet bien copieux à été offert aux triathlètes finishers du jour , nous offrant la possibilité de nous rencontrer , de discuter, échanger nos impressions... une super soirée en somme dans une grosse ambiance...
Retour tranquille vers l'hôtel, des souvenirs déjà plein la tête, digérant progressivement la performance du jour... Gégé et Titine regagneront dès ce soir leur résidence Bandolaise...
Nouvelle nuit à l'hôtel , et celle là, croyez moi, elle a été bonne et agréable... endormissement ultra rapide à 23h, bien être au réveil à 9h...
La journée sera ultra agréable... A 10h je m'asseois sur une terrasse du Cours Mirabeau, celle du "Belle Epoque" pour un petit dej' copieux au soleil qui tape déjà fort...
J'en profite pour passer quelques coups de fil à mon Air Juju entre autre, envoyer des SMS, profiter du beau temps... arrive rapidement 11h30, l'heure de se faire plaisir... il fait tellement chaud que je m'enfile une pression qui me fait du bien... Petite balade à pied dans le centre ville... passage devant le musée Granier, la fontaine des 4 dauphines, le Cours Mirabeau de long en large, la cathédrale,... et je vois passer un petit train pour les touristes... Allez hop , je m'offre une petite virée en petit train d'une heure pour visiter la ville sans solliciter mes jambes qui ont déjà bien récupérer... on passe devant la célèbre brasserie "Les 2 Garçons", le marché, les bains sextius, et retour à la Rotonde ...
Je n'ai pas spécialement faim mais bon il est 13h alors bon... et vu que j'avais promis à ma collègue Coco que je m'arrêterais manger une tarte tropézienne ... je m'acquitte de mes promesses :
Après ça, je déambule dans les rues sans trop savoir ou je vais, ma deuxième bière de la journée au soleil m'a complètement fracassé :)
Je fini au Casino Partouche ou je ne gagnerais pas un rond , comme d'hab...
Retour à l'hotel pour récupérer mon vélo et mon sac pour regagner la gare routière ... Le bus me ramène en deux temps trois mouvements à la gare TGV d'Aix... Une grosse salade mozza, jambon de parme, Coppa, et un beignet au chocolat pour combler un gros creux, et hop il est déjà l'heure de quitter cette belle ville...
3 heures de TGV direction Garde de Lyon ou j'arrive à 22h55... complètement vanné... Le week end fut plein d'émotions et à nouveau le sommeil viendra sans crier gare... Il restera à coup sur gravé dans ma mémoire à jamais...
Me reste à remercier tout le monde, les copains, les supportrices, les costauds du club de Vélizy Triathlon, la famille, Ze BikeShop pour votre aide et votre soutien de tous les instants... La prochaine fois, je ferais encore mieux... Un jour j'irais aux Championnats du Monde, promis...
Pour la postérité , un récap' de mes temps intermédiaires sur www.ironman.com :
Et aussi mon dossard et ma Médaille de Finisher :
Et ouais , Julien André, You are an Ironman !!! ( enfin un demi... mais un jour j'en serais un vrai...)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire